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dimanche 18 janvier 2009

Fwd: Manifestation




c est affligeant, je n y etais pas mais faites tourner


Voici des témoignages de la manifestation de lundi à Saint-Lô pour
"célébrer" le venue de Sarko.
Hallucinant ! et vrai (j'y étais !)

Ju

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Cher-e-s camarades,
vous trouverez ci-dessous le long récit de la journée d'action d'hier.
Je viens de le rédiger et j'en assume la paternité : d'aucun le
trouveront partial, mais je pense que les camarades présents jusqu'à
bout y souscriront sans problème.
Si le jeu des correspondances récit-photos vous tente, je vous rappelle
que les photos de la journée ont été mises en ligne sur notre site :
http://sd14.fsu.fr/index.php?id=173
Sylvian MARY
sd FSU 14



Dès 8H30, enseignants, parents d'élèves et militants partent de l'IUFM
pour une action « Éducation ». Objectif : approcher l'école visitée par
Nicolas Sarkozy et faire entendre notre mécontentement. La ville est
quadrillée par des gardes mobiles et des CRS.

Le parcours de la manifestation a été défini avec la préfecture et nous
avons l'accord de celle-ci pour aller jusqu'au Rd point de la grande
surface proche de l'école en question.

A plusieurs reprises, le parcours convenu est remis en cause par les
forces de l'ordre.

Nous comprenons rapidement que les promesses du préfet ne seront pas
tenues... D'ailleurs, il apparaît rapidement que c'est Paris qui pilote
St Lô et que gardes mobiles et CRS parisiens (une sorte de « garde
rapprochée » du président) ont pour ordre de nous tenir à l'écart,
invisibles et inaudibles, du président.

Rapidement, nous sommes bloqués dans une petite ruelle et tenus en
respect par des gardes mobiles armés, équipés, arrogants et
provocateurs. Un garde lâchera à Martine « on n'est pas là pour que ça
se passe bien ». Nous sommes pris dans une souricière, à plus de 1 km de
l'école. Aucune négociation n'est possible : le préfet ne tiendra pas
ses engagements, le président en a certainement décidé autrement.

Le prochain RDV sera donc l'interpro à 10H30 Place de la Mairie...

Alors que le rassemblement est prévu de longue date, rien n'a été
prévu : les manifestants se rassemblent donc entre les voitures
stationnées comme à l'habitude sur la place... Ça fait du monde !

Très vite les manifestants se rapprochent de la place du centre culturel
où vont avoir lieu les voeux.

Ils affluent de toutes parts et encerclent rapidement toute la place.
Des centaines de policiers veillent sur les barrières qui tiennent à
l'écart les manifestants. nous sommes au moins 5000.


Place de la Licorne, l'escadron des forces de l'ordre est remonté à bloc
et pas vraiment patient. Très vite, et sans motif valable (quelques
oeufs et papiers jetés sur eux) ils envoient des gaz et sortent les
matraques. Dans un mouvement de panique, une manifestante est expulsée
contre une vitrine.

Quelques blessés nécessitent l'intervention des pompiers.

Ailleurs, les forces de l'ordre sont d'humeur inégale mais souvent
remontés : par endroit, chahuter avec une barrière vaut interpellation !

La tension monte et l'omniprésence et les provocations policières y sont
pour beaucoup.

Le cortège présidentiel arrive enfin sous les huées des manifestants.
Nous n'aurions pas pu lui faire pire accueil !

Forte mobilisation + boycott des syndicats + accueil « chaleureux » :
l'action est un succès, elle sera largement couverte par la presse.
Notre objectif est atteint, au-delà de nos plus folles espérances !

Plus tard, le départ de Sarkozy sous les huées de la foule signe la fin
de l'action et le retour au bercail de la majorité des participants.

Pourtant, le bruit circule rapidement que 8 manifestants ont été
interpellés. Comme un seul homme, quelques centaines de manifestants se
rendent à l'hôtel de police pour exiger leur libération.

Les responsables syndicaux, prévenant les débordements, se placent
rapidement en tête et s'apprêtent à aller négocier... La réponse ne se
fait pas attendre et plus de 20 cars de gardes mobiles et CRS tirent des
grenades sur les manifestants pourtant pacifiques et calmes...

Du coup ils sont moins calmes...

Les responsables syndicaux organisent le retrait des troupes afin que ça
ne tourne pas au carnage. Il est manifeste que les forces de l'ordre
n'ont plus seulement la mission d'assurer la sécurité mais bien
d'intervenir chaque fois que l'occasion leur est donnée.

Une demande d'audience est faite auprès du préfet et une délégation
intersyndicale se rend en préfecture pour exiger la libération des
interpellés.

Une vingtaine de manifestants se rend au premier étage de la mairie pour
s'entretenir avec le Maire et le faire intervenir auprès du cabinet du
préfet. Rapidement, ceux-ci sont évacués par la CRS.

Une petite centaine de manifestants reste pacifiquement et très
calmement devant la mairie en attendant la sortie de la délégation reçue
en préfecture.

Nous en profitons pour nous restaurer un peu, discuter...

Les manifestants quittent un à un le rassemblement et nous sommes de
moins en moins nombreux.

Les responsables syndicaux présents décident de ne pas laisser la
cinquantaine de jeunes encore présents seuls et restent à leurs côtés.

L'histoire aurait dû s'arrêter là, et tout serait rentré dans le calme
très rapidement.

Interprétation personnelle : le président, excédé par l'accueil, a du
piquer une colère et exiger des têtes en donnant carte blanche aux
forces de l'ordre.

Ce qui suit est tout simplement honteux : les forces de l'ordre sont
entièrement responsables des incidents gravissimes de cette fin de
journée :

Alors que l'action se termine et que nous ne sommes plus qu'une
cinquantaine devant la mairie, un fourgon de gardes mobiles, casqués,
matraques à la main, s'arrête à une trentaine de mètres de nous et
procède à l'interpellation musclée de deux jeunes, un peu à l'écart, qui
sirotent tranquillement une bière. La réaction ne se fait pas attendre
et les manifestants essaient de libérer les jeunes. Le camion est
accompagné de coups au moment de son départ. Après 20 mètres, celui-ci
s'arrête : nouvelle provocation de ses occupants qui arrivent casqués et
matraques à la main pour mettre au pas les récalcitrants. Un échange
houleux s'ensuit.

Pendant se temps, la BAC, dans notre dos, procède à l'interpellation
d'un autre jeune. Pourquoi lui ? Nous ne le saurons jamais... Nouvelle
tentative de libérer le camarade, nouvel encerclement de la voiture de
la BAC. Ces derniers nous aspergent de gaz et forcent le passage au
risque de renverser quelqu'un. Des manifestants sont sur le capot, la
bac ne peut aller plus loin. Les renforts arrivent par derrière et nous
matraquent à coeur joie en nous insultant. Ils libèrent la voiture de la
BAC et nous comprenons maintenant qu'ils vont s'occuper de notre cas.

Nous ne comprenons rien : nous sommes tenus en respect, les coups de
matraque pleuvent au moindre mouvement. Mais on ne nous demande pas de
partir...on nous garde juste là...

Et puis très vite, leur cible est un militant de la CGT : il aurait,
dans le feu de l'action, donné un coup de hampe de drapeau (tube PVC)
sur le casque d'un CRS.

Dès lors, les CRS n'auront de cesse de procéder à son interpellation.

Nous sommes une vingtaine d'adultes à nous tenir les uns aux autres pour
protéger notre camarade. Nous formons une "tortue", il est au centre.


Les intimidations et les menaces fusent. 3 escadrons « s'occupent » de
nous.

Nous réclamons un geste d'apaisement et la possibilité de partir tous
ensemble sans interpellation : qu'ils s'éloignent et nous partirons, il
faut que tout cela cesse.


Fin de non recevoir : il leur faut des têtes.

Après un bon quart d'heure comme enchaînés les uns aux autres, un chef
d'escadron de la région nous assure que nous pouvons partir tranquilles,
que nous ne serons pas inquiétés...

Toujours en nous tenant, nous tentons prudemment une sortie, avec la
parole des CRS.

Un autre escadron, de Paris celui là, nous tombe sur le râble et
matraque tout ce qui bouge pour atteindre le camarade dont ils veulent
la peau. Bagarre générale, les coups pleuvent, nous nous faisons
matraquer sévèrement.


Le service d'ordre de Sakozy en a eu pour sa faim...
C'est la fin de la journée, nous sommes rompus.



Suite à ces incidents, une conférence de presse intersyndicale est
organisée.
Dans la soirée, un camarade du SNES-FSU apprendra qu'il aura à répondre
de ses actes (sans qu'on lui ai signifié ce qu'on lui reprochait).
Le militant de la CGT sera mis en garde à vue toute la nuit. Il devait
être relâché vers 15 H cet après midi et risque jusqu'à 10 ans de
prison.
Les autres interpellés ont été relâchés, mais seront poursuivis. Les
faits son mineurs et ils devraient s'en tirer avec une amende.

Pour les militants syndicaux, une lettre intersyndicale 50 a été écrite,
une lettre intersyndicale 14 est en cours, Gérard Aschieri et Bernard
Thibaut interpellent le ministère...
Nous attendons les suites...nous sommes sur la brèche.
________________________________________

Témoignage d'une mère de famille......


Chers amis,
>
> Comme vous avez pu le constater la venu de notre Président et du
> ministre de l'éducation a fait couler beaucoup d'encre, vous
> connaissez donc le 'ton' de cette manifestation.
>
> Pour y etre allée je confirme tout ce qui a été dit concernant la
> volonté des forces de l'ordre de nous faire taire, de nous tenir
> éloignés et de nous "mettre au pat" !
>
> La violence oui mais pas de la part des manifestants ! Surement pas,
> beaucoup de parents étaient présents avec leurs enfants, moi entre
> autre avec Nikita ! Je me disais que c'était une manifestation comme
> d'habitude, enseignants, parents, lycéens.... mécontents mais
> pacifistes, je participe à de nombreuses manifestations pour dire
> toutes quand c'est possible, meme à Paris et je pensais que de prendre
> Nikita ne serai pas un problème c'est aussi pour elle que je
> manifeste ! Et bien, non !!!! Comme j'ai regretté, dès 10h30 début de
> la manif nous avons été aspergés de gaz lacrimogènes, panique, stress,
> larmes qui coulent, jeunes lycéens qui courent les yeux rouges,
> gonflés.... des enfants mes amis ! Le ton était donné. J'ai pris mon
> dossard FCPE pour entourrer le visage de Nikita, elle n'a trop compris
> ce qu'elle faisait là, ce qu'il se passé, jamais je ne l'aurai enmenée
> si j'avais su ce qu'il se préparé..... Encore une fois ça ne m'est
> jamais arrivé, des parents étaient là avec de jeunes enfants, des
> personnes agées, des lyçééns !!!!
>
> Quand nous sommes entrés dans la ville nous avons vu ces CRS en tenue
> de "combat" casques, boucliers, matraques en main.... rien n'avait
> commensé et déjà ils étaient "prets" !
>
> Ce qui c'est passé est honteux, inadmissible.... Doit on comprendre
> que l'on plus le droit de ne pas etre d'accord avec les mesures
> décidées par le gouvernement et de le dire haut et fort ???? Quand à
> ce qui c'est passé après, dans l'après midi c'est tout simplement
> scandaleux, je suis de tout coeur avec les bléssés et les personnes
> misent en garde à vue ! Il fallait des tétes, elles sont tombées ! Les
> forces de l'ordre n'ont fait que nous provoquer, nous agresser, nous
> oppresser..... Telles étaient leurs consignes... quand à cette venue !
> Quel interet avait t elle ? Pour moi ce n'était que de la provocation
> et surement pas le moment de l'écoute, de l'échange, du dialogue !
> Comment echanger puisque de tout façon nous étions parqués entourés
> par des CRS agressifs ne pouvant nous déplacer sans faire des détours
> interminables, il n'est pas venu à la rencontre des Bas Normands,
> non !!!!! J'ai entendu sur uns des nombreux reportages que les gens
> dans la rue "navaient rien compris" et si malheureusement nous avons
> compris justement ! C'est ce qui dérange !
>
> En tout cas rendez vous SAMEDI 17 JANVIER à 14h30 place du théatre,
> pour continuer, soyons nombreux, soyons présents ! C'est à nous de
> décider de l'avenir de notre pays, de protéger nos enfants, de
> défendre l'école, celle où chaque éléve, chaque enfant quel que soit
> son millieu social, ses capacités, ses origines........a les memes
> chances de réussite, le droit a une aide adaptée à ses besoins, ses
> difficultés.....
>
> Voilà  a lecture des differents mails reçu j'ai eu envie de vous
> donner mon sentiment, la façon dont j'ai ressenti les choses qui je
> crois est commune à tous ceux présents ! Ce qui me peine le plus ce
> sont  les petits lyçéens ! Les CRS ont profités d'avoir des enfants
> devant eux pour jouer aux guerriers, c'est petit, c'est bas, c'est
> facile !!!!
>
> Bonne journée à tous,
>
> A samedi
>
> Karine
>












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