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mardi 7 juillet 2009

disparition de jon


«Où est Jon ?» C'est la question que se pose la famille de Jon Anza, son avocate Me Polus-Basurco et les membres du collectif Askatasuna.


La famille de cet homme de 47 ans, habitant Ahetze, n'a aucune nouvelle de lui depuis que sa compagne l'a conduit à la gare de Bayonne, le 18 avril dernier. l a pris le train de 7 heures pour Toulouse, afin d' «aller se reposer chez des amis» comme le raconte Me Polus-Basurco. Jon aurait dû arriver à destination à 10 h 36. Mais personne ne peut certifier de son arrivée. Le fait qu'il ne soit pas retourné chez lui alors qu'il avait «un rendez-vous important» à l'hôpital interpelle sa compagne qui commence à mener ses recherches. Craignant que Jon Anza ait été victime d'une agression ou d'un accident, sa famille se lance sur plusieurs pistes: hôpitaux, journaux, mairies. En vain. Après avoir fait ce qui était de son ressort, elle décide de laisser l'affaire entre les mains de la JusticeUn mois plus tard, le 15 mai, la famille a fait état de cette situation au Parquet de Bayonne afin que la Justice ouvre une enquête, compte tenu de son état de santé inquiétant. Jon souffre en effet d'un cancer qui nécessite des soins. «Nous n'excluons aucune hypothèse», a ajouté Anaiz Funosas, représentante du comité anti-répressif Askatasuna.


Qui est Jon?

Jon Anza est un militant Basque. De nationalité espagnole, il a mené pendant six ans une vie normale au Pays basque nord, après avoir passé 21 ans dans les prisons espagnoles pour appartenance à l'ETA.




Disparition «inquiétante »


Me Polus-Basurco s'appuie sur l'article 74 du code de procédure pénale qui stipule: «lorsque la disparition (...) d'un majeur présentant un caractère inquiétant ou suspect eu égard (...) à son état de santé vient d'intervenir ou d'être constatée, (...) les officiers de police judiciaire, assistés le cas échéant des agents de police judiciaire, peuvent, sur instructions du procureur de la République, procéder aux actes aux fins de découvrir la personne disparue».


L'avocate espère qu'une enquête soit organisée, car «plus le temps passe, plus l'angoisse de la famille s'accroît». Elle appelle également la population à faire part de toute information concernant ce quadragénaire. Appel adressé, notamment, aux personnes qui auraient pu le voir dans le train de Toulouse. Un train qui s'est arrêté à plusieurs gares.


L'organisation Askatasuna* interpelle aussi les autorités françaises «pour qu'elles mettent en place le dispositif nécessaire pour retrouver» Jon Anza. Anaiz Funosas souligne «que la société basque va continuer à travailler jusqu'à ce qu'on mette en lumière cette affaire». Jusqu'à ce qu'elle sache «où est Jon».

Ce n'est pas la seule disparition connue au Pays Basque. Les gens ont encore en mémoire l'époque de la guerre sale, les enlèvements de Lasa et Zabala, dont les corps ne furent découverts que des années plus tard. Jean-Louis Larre, militant de IK a disparu le 7 août 1983. Alors que son corps n'a pas été retrouvé, le Tribunal spécial de Paris l'a déclaré mort l'an dernier.


Dernièrement, Me Polus-Basurco et Askastasuna avaient dénoncé l'enlèvement de Juan Mari Mujika, un habitant de Domezain originaire d'Ataun (Gipuzkoa). Retenu par une poignée d'hommes, pendant quelques heures, aux alentours de Saint-Palais, il avait été
relâché. Dans le cas de Jon Anza, aucune hypothèse n'est privilégiée, néanmoins, cette même question se pose : «où est-il».




*Askatasuna vise à

  • la défense des droits et des conditions de vie des prisonniers et des réfugiés politiques basques, la dénonciation de la torture toujours en vigueur depuis la fin du régime de Franco, la dénonciation des violations des libertés démocratiques, tant individuelles que collectives.

  • la solidarité économique, pour, notamment, décharger les familles qui subissent déjà les coûts de la dispersion et de l'éloignement de leur proche à des milliers de kilomètres de chez eux.